Chapitre 1

2608 Mots
Chapitre 1 L’anonymat de l’écran et le prétexte de la curiosité préservaient ma pudeur et mes convictions féministes. Je n’avais jamais formulé ce fantasme auparavant, celui d’être corrigée d’une fessée comme une petite fille. Même en mon for intérieur, et encore moins à mon mari ! Je me sentais très seule, délaissée, si bien que même la m**********n échouait à me réconforter. Je tapai Fessée épouse dans Google. Fascinée, je découvris des films, des textes et des forums sur ce thème. Mais rien pour alimenter mon imaginaire sexuel ; tout me semblait trop scénarisé. Et si j’en discutais avec un homme ? Ses descriptions de fessées me sembleraient peut-être plus réelles. Je publiai cette annonce sur un forum trouvé au hasard des clics, sous pseudonyme. Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Présentation Bonjour, Je suis une jolie femme de trente-huit ans. Je suis encore très belle avec des fesses un peu trop rondes, bien bombées, et je cherche un partenaire pour vivre une relation amoureuse suivie, fondée sur la discipline domestique. La vraie. Celle où mon daddy prend toutes les décisions, fixe tous les règlements que je dois suivre. Je n'ai pas mon mot à dire. Je ne pourrais que pleurer et crier lorsque je mériterais la fessée. Je suis très aimante, je sais bien cuisiner et je sais prendre soin d'un homme. Nana P.S. : Je veux la fessée on – the – knees ! Les réponses me déçurent ; elles ne correspondaient en rien à mes attentes. Très nébuleuses, même pour moi. Elles se classaient en trois catégories. Il y avait les bourrées de fautes et bizarres : « Je donne des grosse fessé trait dur. Je fais aussi beaucoup de sport. Je peux envoyer une photo de moi en survêtement sport. Je te ferais faire beaucoup de sports, après je donnerais dse grosse fessée très dur. Je respecte les femmes. Je donne des fessé dur. Ton annonce me plait. Est e que tu aimes le sport ? Main Ferme » J’éclatai de rire face à un tel manque de culture et cette incroyable maladresse, mais je frémis de peur en m’imaginant aux mains de cet homme, insensible. Les Maîtres avaient répondu, eux aussi. « Bonjour, Maître fesseur professionnel, adepte de l'éducation anglaise, avec beaucoup d'expérience, offre ses services pour vous corriger, jeune fille, et vous remettre sur le droit chemin. Vous commettez des fautes ? Vous éprouvez de la culpabilité ? Je vous fesserai très sévèrement dans différentes positions, et modulerai la correction selon plusieurs degrés : de soft à hard. J’utiliserai aussi différents instruments : le martinet, la canne anglaise, le paddle, la ceinture... Mise au coin possible avant, durant et après la fessée pour vous amener à réfléchir sur les fautes commises. Réprimandes verbales accompagneront les séances afin de m'assurer des résultats. Fermement vôtre, Maître Thomas » Trop mécanique, trop joué, un copié-collé de texte porno sadomasochiste. Je souhaitais de la douceur. Paradoxal, je sais, mais je suis une personne complexe… Les Amicaux n’étaient pas en reste. « Ton annonce me plaît même si ce n’est pas mon truc la discipline conjugale. Mais, si tu veux t’amuser et que tu es de passage à Paris, laisse-moi un message. Je t’administrerai une fessée avec plaisir. Et pourquoi pas l’inverse ? J’aime bien les jeux de rôles. Si affinités… Possibilité de relation sérieuse. Bises, Quentin » Réponse gentille, mais ce n’était pas le but de ma quête. Au fait, quel était mon Saint Graal ? Un prince charmant fesseur ? J’allais effacer mon annonce, soulagée que personne ne soit au courant de ma bêtise. Attends un peu, peut-être l’ai-je mal formulée… Il faudrait d’abord que je sache ce que je cherche sur un site de rencontres de fessées, et à la veille de mon départ pour le Pakistan ! La réponse se crispait dans le bas de mon ventre, mais quelque chose en moi la bousculait, la poussait ; et elle jaillit de mes lèvres Vivre… mon île, mes secrets. Je caressai mes épaules, passai le bout de mes doigts sur mes lèvres. Je veux des mots lascifs, qui font ruisseler. Je plaquai une main sur ma petite culotte et la glissai sous le tissu satiné. Ce sera mon refuge… Contre qui ? Contre quoi ? Mon esprit refusait de pousser l’analyse plus loin. Si je reste anonyme, pourquoi ne serais-je pas moi-même ? Lequel d’entre vous, chers messieurs, trouvera mon point G littéraire ? J’ignorais mes désirs depuis si longtemps. Une soif de poésie, de mots, d’identité me coupait la gorge. Les doigts humides, je rédigeai une deuxième annonce. Annonce du Mer 20 Aoû (2014) : Nana bis Lady Nana Chatterley veut offrir sa croupe à Oliver Mellors, Abélard, un Diderot qui me couvrira de ses bijoux indiscrets. Bref, un daddy intellectuel. Jean-Jacques Rousseau s’abstenir. Nana précieuse P.S. : Je veux une fessée on-the-knees ! Et je reçus Sa réponse. Posté le : Mer 20 Août (2014) Sujet du message : Dialogue Bonjour, Nana, précieuse, Je suis un daddy très autoritaire et très sévère. Il me plairait de trousser Lady Chatterley, de savourer l’art de la conversation d’une Héloïse mutine ou de subir la (mauvaise) influence de la Pompadour. On ne dit pas « Je veux une fessée on-the-knees », mais je voudrais, mademoiselle ! D'où vous vient ce désir de fessées ? Vous avez été fessée, enfant ? À quand remonte votre dernière fessée ? À très bientôt, j'espère. Daddy Serguine alias Raphaël Posté le : Mer 20 Août (2014) Sujet du message : Dialogue Pardonnez-moi, ce n’était que de la maladresse ; je ne voulais pas être impolie. J'aurais préféré recevoir une fessée sans jamais l'avoir demandée. Tout plutôt que la froideur. Je l'aurais acceptée si j’estimais l'avoir méritée. Vous comprendrez que je n'ai jamais reçu la fessée, même enfant. J'espère vous avoir bien répondu. J'ai fait de mon mieux et je suis sincère. Merci de m'avoir dit que vous aviez aimé ma présentation. Je n'étais pas certaine de l'avoir réussie. Nana Après des années de désespoir, la vie reprenait ses droits sur moi. J’entrepris cette singulière correspondance. En 2005, alors que nous venions de nous installer dans son pays d’origine, mon mari et moi nous étions disputés gravement. Les conséquences en furent si terribles qu’anéantie par le chagrin, je rentrai au Canada. C’était un grand rêve brisé. Tout ce qui donnait du sens à ma vie depuis quinze ans, être une « humanitaire » impliquée dans le développement de son village, volait en éclats. Neuf années plus tard, il était encore rongé par le remords. Moi, je commençais tout juste à m’extirper de la noirceur dans laquelle m’avait plongée sa trahison. Avant de repartir au Pakistan, nous avions renouvelé nos vœux de mariage dans les jolis jardins de la villa Bagatelle à Québec ; à l’endroit même où nous les avions prononcés vingt ans plus tôt. Nous désirions tous deux guérir de nos déchirements, panser la blessure des mauvais jours. Tout ce temps perdu à se briser le cœur l’un, l’autre… L’odeur putride de notre amour défunt ne planait pas encore. Alors que je réglais les dernières formalités de ce voyage et écrivais ma thèse de doctorat, je trouvai le moyen de correspondre avec Raphaël par l’intermédiaire de ce forum. Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Bonjour Nana, Tu as parfaitement répondu et je t'en remercie. Tu t'exprimes très bien, sans fautes, ce qui est rare, crois-moi ! Tu es Québécoise ou Française d'origine ? Je comprends parfaitement ton besoin de protection de la part d'un homme dominant. Je conçois aussi très bien ton désir de docilité, voire de soumission. L'as-tu déjà vécue, cette forme de relation docile ? Quelle jeune femme es-tu, Nana, physiquement ? Petite ? Mince ? Blonde ou brune ? Comment t’habilles-tu ? As-tu conservé un côté femme-enfant ? Comment t’est venu ce besoin d'être encadrée et fessée ? Est-ce récent ? As-tu assisté à des fessées dans ton enfance, à défaut de la recevoir ? Daddy Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Je suis québécoise. Je n'ai jamais assisté à des fessées, excepté celles que l’on retrouve sur le Net. Enfant, les fessées décrites par la comtesse de Ségur me laissaient pantoise ! Adolescente, j’en ai lu des descriptions dans les livres à l’eau de rose. Mon désir de recevoir la fessée provient peut-être de là. Quant au besoin d'être encadrée, il découle certainement de mon manque de confiance ; j'ai toujours besoin d'être rassurée. Mes rondeurs ne correspondent en rien à une femme-enfant. Sans être trop plantureuse, ma silhouette rappelle celle de Marylin Monroe : poitrine généreuse, fesses callipyges, cuisses galbées… Merci de converser avec moi, ça me plaît beaucoup, À bientôt, j'espère Nana Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Je ne parlais pas d’une femme-enfant en apparence physique, mais intellectuellement. Au fait, que je te tutoie te dérange ? N'hésite pas à me le dire. J'aime bien que tu me vouvoies avec respect, afin de créer un décalage entre le fesseur et sa punie... Aimerais-tu te faire cajoler, consoler, suite à ta fessée ? Je te fais la bise et te dis à bientôt, petite fille. Ton spanking daddy sévère, mais juste. Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Pantoise, c'est – à – dire ? Amusée, troublée, excitée ? Manque de confiance, besoin d'être rassurée : je connais bien avec ma fille. Tu es une jeune femme fragile, vulnérable ? Tu aimerais être un peu paternée ? Quels ont été tes rapports avec ton papa ? Trop laxiste ou absent, indifférent, à ton gré ? Daddy Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Comme tu as lu mes messages, mais n'y réponds plus, j'espère ne pas te saouler, Nana. Le fait que je sois plus mûr que toi est-il un inconvénient ou un avantage à tes yeux ? À propos, que fais-tu de beau dans la vie ? Pour ma part, je suis professeur de Lettres classiques. La fessée était-elle encore de mise au Canada quand tu étais écolière ? Je suppose que non... L’aurais-tu administrée à un élève qui chahuterait ? Je te souhaite de passer une bonne journée et te dis à bientôt, j'espère. Daddy ________________________________________________________________________ C’était la journée des rendez-vous des vaccins de voyage pour les enfants et le chien. Gros-Loup, terrifié par le vétérinaire, avait aboyé avec désespoir, sans arrêt. Il ne se calmait qu’en ma présence. Mais je ne pouvais pas laisser mes enfants seuls chez le médecin. Tout l’après-midi, j’avais fait des allers-retours entre les deux cliniques. En soirée, stressée et fatiguée, je m’effondrai sur mon lit. La lecture des messages de Raphaël m’offrit un regain d’énergie. Des picotements de plaisir m’échauffèrent la nuque, lorsque je lui répondis. ________________________________________________________________________ Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Bonjour, Vos messages ne me saoulent pas. Plusieurs obligations professionnelles m’ont hélas retenue loin de mon ordinateur. Je suis enseignante de français. Ceci explique cela. Jamais, je ne donnerai la fessée à un enfant. Il s'agit d'une correction trop rude. J’imagine qu’on peut la considérer comme la punition parfaite pour une femme, qui a besoin d’être ramenée à l’ordre ; douloureuse sans pour autant devenir dangereuse, elle est certainement plaisante pour celui qui l’administre. Je n'aurais pas aimé recevoir la fessée dans mon enfance. C'est à l'adolescence que j'ai fantasmé sur le sujet. Je ne suis pas une femme enfant : je ne suis qu’insécurisée dans mes relations avec les gens. J’ai toujours peur de ne pas être aimée. Nana Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Parfait, chère collègue ! Tu ne m'as pas confié ton prénom, vilaine... Nana, Nathalie ? Daddy Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue J'aimerais être consolée après une fessée : sermonnée et consolée avec sincérité. Je voulais dire être saisie d'étonnement. La fessée n’étant qu’un des éléments de la relation, il est certain que j'ai besoin de me sentir fermement cadrée en tout temps. J'imagine une relation pleine d'amour qui ressemblerait un peu à celle que vivaient les gens, autrefois. Comme lorsque les femmes demandaient la permission de sortir et ne contredisaient jamais un homme en public. Elles pouvaient faire valoir leur point de vue, mais n'avaient pas de pouvoir décisionnel réel. Bien sûr, l'amour empêche que ça devienne insupportable. Des fois, je m'imagine les fesses à l'air, renversée sur un pied de lit, dans l’attente d’une bonne correction à la ceinture… Votre âge m’est égal. Vous êtes perspicace, je m’appelle Nathalie. Je m'excuse de répondre de manière éparpillée, c'est beaucoup de questions que vous me posez. Nana Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Mais prie-moi de t’excuser, Nana. Tes réponses éparpillées me ravissent ! Tu me gâtes ! J'adore ta sincérité et j’aime aussi que tu sois rieuse. Qu'est-ce qui te permet de penser que tu pourras supporter une fessée, une correction aussi appuyée que celle donnée à la ceinture ? Prévois-tu un safe word, un code pour mettre un terme à ta punition ? Il t'arrive de venir en France ? À Paris ? Où tu voyages dans tout le pays ? Es-tu plutôt grande ou petite ? Tu m'as parlé de tes rondeurs féminines ; puis-je avoir l'indiscrétion de te demander ton poids ? Pour ma part : 1 m 78 pour 82 kg, alors que naguère j'étais beaucoup plus mince, très sportif. Daddy Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Je fais un peu naïve, hein ? Je m'imaginais que je serais punie jusqu'aux larmes et même au-delà, mais pas au point d'en être traumatisée. J'ai besoin de réfléchir, un safe word, c'est comme si ce n'était pas une vraie fessée. La ceinture serait réservée aux fautes les plus graves. Enfin, il me semble que c'est ainsi que je l'utiliserais, moi, si j'étais un homme. J'imagine que ce n'est pas moi qui détermine la rigueur de la punition... Une brosse pourrait être utilisée pour faire durer la fessée aussi longtemps que méritée ; car les mains peuvent se fatiguer… J'ai besoin d'explications, je pense. En ce qui concerne mes mensurations : 140 livres, 5 pieds 6 pouces. Me suis arrondie avec le temps, mais j'aime bien. Je ne voyage qu’à Paris. Nana Un autre gros mensonge : la France que je connaissais était celle de ses banlieues – ghettos. En 2002, lors de mon unique séjour, j’y avais rencontré la sœur aînée de mon mari. De Paris, je n’avais visité que Barbès. La France immigrante m’avait plu. Je souris toujours à la pensée de ce Paris multi-ethnique. J’y avais appris plusieurs codes utiles pour comprendre la culture de mon mari. Raphaël tomberait sur le cul d’apprendre à qui il a affaire réellement ! Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue 5 pieds 6 pouces : tu parles comme les Anglais. Ça fait combien ? 1 m 70 pour 70 kg ? En effet, c'est à l'homme, au compagnon ou au mari, de décider de la gravité d’une faute. J'ai utilisé la ceinture avec mon amie *… qui vivait encore à Montréal il n’y a pas longtemps. Elle a beaucoup apprécié... Naïve, non. Novice, oui. Mais cela m’émeut, me trouble davantage qu'une soumise endurcie. J’en ai fessées le week-end dernier. Je sais de quoi je parle. Je te trouve charmante, Nathalie. Des explications ? Je serai ravi de te les fournir si je le peux. Plus que l'instrument utilisé, ce qui compte, c'est l'intensité avec laquelle est infligée la punition. Et aussi le rythme auquel elle est donnée. Et encore le temps que dure cette correction. Tu vois, les paramètres sont multiples. Quant à ma main, elle ne se fatigue jamais. Et mes martinets peuvent entrer en action aussi. Certaines m'ont même demandé de goûter à la cravache... En fait, c'est très différent selon la receveuse (de la fessée, pas des postes). Je m'adapte aux attentes de ma partenaire. Certaines conçoivent la fessée comme un préliminaire érotique destiné à exciter les deux membres (sans jeu de mots). D’autres, au contraire, cherchent un papa, un professeur très sévère, susceptible de les mater sans pitié ni rapport sexuel. D'autres encore m'ont pris pour un barjot, lorsque je leur ai suggéré qu'il pouvait s'agir d’un jeu entre adultes consentants, et non d'un mode de punition enfantine. La plupart y ont pris goût et sont même devenues accros... La seule à avoir toujours considéré la fessée comme une perversion malsaine est la mère de mes enfants, avec laquelle je suis resté marié trop longtemps. Tu vois, Nathalie, rien n'est simple, en fait. Daddy Posté le : Mer 20 Aoû (2014) Sujet du message : Re : dialogue Je suis désolée pour votre ex-femme. Moi, si la fessée m'avait été donnée suite à une explosion de colère, à une dépense exagérée ou à de l’insolence, j'aurais pleuré, j’aurais demandé pardon et je n'en aurais plus parlé. Merci de vos explications sur la fessée punitive. Je n’avais pas saisi tout cela, sur le Net. Je suis sensible à la douleur. Je suis une personne sensible en général. Je pense que recevoir une magistrale fessée donnée à main nue pourrait suffire à me faire comprendre bien des choses. Un homme normal, même très fâché contre moi, jugerait que c'est satisfaisant. Je ne sais pas combien je mesure en mètre et centimètres : je suis un peu plus grande que la moyenne. Mon poids : environ 75 kilos. Ronde et très proportionnée. J'aimerais établir une relation avant de recevoir la fessée. Nana
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