PROLOGUE

503 Words
Je n'ai jamais été douée avec les garçons. Pas de quoi en faire toute une montagne, mais cela me désole. C'est vrai, quand vous voyez votre meilleure amie être à l'aise avec eux, vous devenez un brin jaloux. Je suis morte de trouille dès qu'un garçon me salue, imaginez deux secondes mes joues devenir rouge écarlate tandis que des bouffées de chaleur s'emparent de mon corps. J'ai tout simplement l'air crétine, c'est le cas de le dire. Ce symptôme que j'ai baptisé l'allergie aux garçons a commencé dès la primaire. Je me souviens encore d'Aubin, un petit blond à lunettes rondes. J'étais folle amoureuse de lui et me suis retrouvée dans sa classe durant cinq ans ; quoi de mieux pour l'observer. Je me rappelle lui avoir envoyé un petit papier pour savoir s'il voulait sortir avec moi. Entoure la bonne réponse : Oui ou Non. Ce jour-là était de loin le meilleur et le pire de ma vie puisqu'il avait entouré ce mot de trois lettres qui m'a fait sauter de joie. Seulement, une fois que je me suis retrouvée face à lui, les mots n'ont pas voulu sortir de ma bouche. J'étais tellement intimidée par ses yeux noisette et sa tête de plus que je me suis contenté de fixer mes pieds lorsqu'il m'adressait la parole. Au moment où j'allais enfin sortir un son, mon nez s'est mis à saigner et il m'a regardée, écœuré. Aubin m'a laissée seule au milieu de la cour de récréation. Il s'est avéré être le premier à me briser le cœur. Je sais, c'est bête. Le collège n'a pas été mieux puisque je ne parlais qu'aux filles. Au lycée, la même routine. Du moins, je l'entendais de cette manière. Certains venaient me parler pour m'inviter à boire un verre chez eux ou encore à les accompagner à des soirées. Je déclinais toutes les invitations. Comme un robot, mes lèvres s'entrouvraient pour libérer le refus. Ils ne me laissaient pas indifférente, mais je n'en éprouvais pas l'envie. J'étais convaincue que l'on pouvait faire connaissance plus... doucement. Vous savez, étape par étape. Pas après pas. Certains avaient la popularité de coureur de jupons. Je ne voulais simplement pas tomber dans le filet "avec les autres poissons". En réalité, les hommes sont ma bête noire. Yaël, ma meilleure amie depuis le jardin d'enfants, m'emmenait bien de temps en temps avec elle, mais le fait qu'elle traînait avec tout le lycée me paralysait quelque peu. Sa notoriété était bien au-dessus de la mienne. Elle est sortie pendant les deux dernières années du lycée avec Noé, un guitariste, qui l'a quittée parce qu'il partait faire ses études au Canada. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, mes étourdissements me jouent de mauvais tours. Une baisse de tension ? Mon médecin traitant avait diagnostiqué cela au début, et puis ça se mélange avec un manque de sucre. Rien de bien méchant. Cette année, j'entame ma licence universitaire en lettres modernes. Autant dire que niveau garçons, c'est la même rengaine. Quoi que...
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