D’une humiliation à une opportunité

4008 Words
Avec sa peine qui le menait au bord du gouffre, des quotidiens sans objectif, il ne pouvait que laisser derrière lui cette vie irrécupérable, ce passé qui, chaque jour obstruait son esprit. Dès son plus jeune âge, Il avait connu des atroces souffrances sans trêve ni repos et seul, dans ce monde, il devait se battre. Dans un espace vert vallonné, face à l’océan des toits Parisien, orné d’arbres et arbustes, de plantes vivaces, grimpantes et tapissantes et de rosiers, se retrouvait un petit garçon aux cheveux noirs, frisés et aux yeux globuleux, chaque matin à jouer du violon pour gagner de l’argent, il s’appelait Nick, âgé de 14 ans et il était déjà un pro. Un jour, se tenant debout sur le parc de Belleville, à jouer son morceau préféré, apercevant de loin une petite fille blonde aux yeux bleus, avec ses joues trempées de larmes, s’approcha en s’asseyant en face d’elle et lui dédia le morceau ; la petite ne pouvait s’empêcher de pleurer, apparement ce morceau resurgissait un sombre souvenir, Nick, apercevant que cela empirait, s’empressa de terminer la musique… - Quand je n’y peux rien, la musique peut tout ! Ce serait un honneur pour moi, si tu me laissais t’aider. Dit Nick - Ce morceau m’est familier. Répondit-elle - J’en ai bien remarqué ! Je m’appelle Nick . - Moi, c’est Leïssa ! Mais, personne ne serait en mesure de m’aider . - C’est ce que tu veux croire, parfois on pense que seul l’impossible peut tout or, un petit détail fait tout le travail. - Tu ne sais pas ce que tu dis. - Oh, que si, j’en ai bien fait l’expérience ! Tu vois cette ribambelle d’oiseaux qui virevolte dans le ciel, comme la mésange à longue queue ? Quoique passant deux longues semaines à constituer leur nid après des milliers d’allers et venues, elle ne rechigne en rien et parfois en cours de nidification, les femelles en perdent la forme de leur queue mais, ça ne les empêche pas de nidifier pour autant. Dans la vie, on peut toujours souffrir, peu importe la cause de cette souffrance et peu importe qu’on croit que c’est surmontable ou pas, on se doit toujours de se battre pour se mettre au-dessus de cette douleur aussi profonde soit-elle car, en aucun cas, elle ne doit nous empêcher d’aller de l’avant. - Tu sors de nulle part et tu m’adresses la parole, qui es-tu donc ? Demanda Leïssa - Tu viens de le dire : un enfant de nulle part, excuse-moi. Sur ses pas, Nick retourna et Leïssa qui, remarquait sa tristesse, tenta de mettre de l’argent dans sa corbeille. - Je ne t’ai rien vendu, ni mon temps, ni ma musique. Dit Nick d’un ton grossier. - Mais, je n’ai rien dit de tel, je ne te paie pas, j’ai aimé ton morceau, c’est ce que font tous les gens qui en apprécient, non ? Répliqua Leïssa - Merci ! - Je t’en prie ! Inconsciemment Leïssa avait trouvé un mot de réconfort, elle rentra chez elle, elle avait son garde du corps, qui l’accompagnait partout où elle allait et le parc, était devenu l’un des endroits où elle voulait se réfugier ; chaque après midi, après l’école, elle demandait à son garde de l’y emmener mais, sans que Nick l’aperçoive, elle restait dans la voiture, descendait les pare-brise et de-là elle écoutait les morceaux, avant de partir, elle ordonnait à son garde d’aller lui mettre de l’argent dans sa corbeille. Un bruyant après midi, Nick venait de prendre son souper, se promena dans la rue avec son violon, d’une voiture de luxe, il a vu tomber une enveloppe jaune cachetée; à plein gosier, il cria, essaya d’arrêter la voiture tout en faisant des signes de la main mais, en vain la voiture ne s'était pas arrêtée. Il l'avait reconnue et savait qu’elle appartenait à l’une des familles les plus riches du pays, garda l’enveloppe avec lui car, il n’avait pas un sou pour prendre le métro, la cacha sous sa chemise tout en ignorant ce qui était dedans, il attendait demain pour gagner un peu d’argent. Le lendemain de très tôt, il se réveilla, c’était le week end, joua du violon simplement pour obtenir suffisamment d’argent pour payer le trajet, il ne voulait pas garder trop longtemps, avec lui cette enveloppe. Quelques heures après, il se rendit au quartier Gros caillou, situé au 7ème arrondissement, chez la famille où il devait rendre l’enveloppe, les gardes ne voulaient pas le laisser rentrer. - Bonjour ! Puis-je voir les propriétaires de cette maison ? Dit-il - Qui es-tu gamin, pour demander à parler aux propriétaires de cette maison ? Répondit l’un des gardes avec méfiance. La petite fille qui, se trouvait dans sa chambre, entendit la voix d’un petit garçon, nourrissant sa curiosité, se précipita de descendre. - Enfant de nulle part ! Mais, que viens-tu faire ici ? - Leïssa ! Ce n’est pas toi que je voulais voir, c’est Madame Marianne. - Tu viens voir ma mère ? Mais, comment ça ? Qu’as-tu à lui dire ? - Tu es sa fille ? Je l’ignorais complètement. - Ça te surprend ? - Pourquoi cela me surprendrait ? De toute façon, je ne pourrai pas y revenir, donne ceci à ta mère ou à ton père, peu importe. - Attends ! C’est toi le voleur ? Mes parents avaient déjà fait une déclaration. Tu as volé l’argent de mon père et tu oses te pointer ici, ta conscience te reproche, c’est ça ? Tu n’es pas pauvre pour rien. D'un bond, Leïssa accourut auprès des gardes, leur demandant d’appeler la police et sans dire quoi que ce soit Nick se laissa embarquer comme un voleur, puisque Leïssa l’avait déjà accusé, il n’a pas tenté de se défendre, d’un visage assombri, il la regarda et monta la voiture. D’un instant à l’autre, il se retrouvait au commissariat, assis face à un policier qui l’interrogeait. - Pourquoi tu ne dis rien ? Tu as le droit de te défendre, tu sais ? - Je suis censé dire quoi ? Que je n’ai pas volé l’argent, qu’il se trouvait sur le sol, je l’ai ramassé et je l’ai rapporté ? C’est la version que seul un idiot croirait. Répondit Nick d’un ton ironique. - Tu parais être très intelligent. - Vu que je suis un enfant de rue, sortant de nulle part, pauvre aux yeux de tous, je suis la cible parfaite, qui accepterait de croire le contraire ? - Moi, je ne te vois pas comme ça ? - Et, comment me voyez-vous ? - Comme un petit garçon qui a beaucoup souffert. - Eh bien, vous faites partie des gens qui ont pitié de moi, je préfère largement que vous me traitez de voleur. - En aucun cas, je dis justement ce que je vois. Tu n’es pas un voleur, tu l’as ramassé et tu l’as rapporté, si tu veux, oui, je suis un idiot. Je vois cette innocence brûlant tes yeux. - Hmm ! - J’avais un fils, je me souviens qu’il avait ton âge, il était très intelligent, gentil, il essayait toujours de me plaire mais, on était seul à la maison, sa mère était morte suite à son accouchement. Quelques années plus tard, il ne voulait plus rester à la maison et j’avais apprit qu’il prenait de la d****e, je l’ai appelé, menacé, mais en vain ; je lui faisais mes discours de temps à autre pour qu’il arrête. Un jour, j’étais accompagné d’une patrouille et il était là devant moi, lorsque je l’ai aperçu, je me suis caché dans la voiture, je n’avais pas le courage de regarder mon fils se faire arrêter. Mais, il avait une arme et il visait sa tête, c’est alors que je me suis montré, en essayant de le convaincre de déposer son arme, encore en vain. « Je refuse de pourrir en prison, peut-être que si maman ne m’avait pas laissé, tout ça ne serait qu’un simple cauchemar, ne garde pas en mémoire ce vieux garçon que je suis devenu, dans mon enfance je te plaisais toujours et maintenant je suis ta honte. Malgré mes comportements, malgré ce changement tu es et tu resteras un bon père, car ce qui m’arrive n’est pas de ta faute, c’est juste que tu n’as pas eu la chance d’avoir un bon fils. Je t’aime père ne l’oublie jamais ! » J’avais eu le temps d’attraper mon arme et lui viser l’épaule mais, il s’est quand même tiré dessus, une balle dans la tête. - Je suis vraiment désolé Monsieur, j’imagine ce que vous avez enduré. - Cela fait des années depuis que je vis avec, mais merci ! Je sais que tu as beaucoup souffert mais… - Mais, chacun vit son pire à lui ! - Exactement petit battant ! C’était un nom qui l’avait rappelé sa mère. Nick avait passé toute la journée au commissariat, il devait attendre que Madame Marianne arrive et enlève la plainte. Arrivée à la maison, Leïssa se précipita sur sa mère pour lui dire qu’elle avait attrapé le voleur… - Il était venu jusqu’ici nous rapporter l’enveloppe . Continua-t-elle - Et tu parles d’un voleur ? Qu’est ce qu’il a dit ? - Il n’a pas donné d’explication. - J’aimerais le rencontrer, il habite où ? - Oh ! Il vient de déménager, il est au commissariat et bientôt dans une prison. Esclaffa-t-elle. - Mais, de quoi parles-tu ma fille ? Tu as appelé la police ? - C’est un voleur, pourquoi je ne le ferais pas ? - Je me demande quel genre de juge ferais-tu ? Aussitôt, Marianne remontait sa voiture et se rendit au commissariat… - Je suis désolée que ma fille t’aie accusé sans entendre ta version, elle aurait du m’attendre. Dit-elle. - Ce qui ne change rien Madame ! - Je le sais, et je sais aussi que tu ne l’as pas volé ! - Et comment le savez-vous ? - Je ne juge pas les gens selon leurs apparences. - Vous venez de le faire, ce sont mes regards qui vous ont poussé à croire que je ne l’ai pas fait, vous voyez de l’innocence dans mes yeux, ne pensez-vous pas que c’est peut-être de l’apparence ? On a tous une raison tôt ou tard qui nous pousse à faire quelque chose dont on ne serait pas fier. - Qu’insinues-tu ? - Ne vous contentez pas de l’innocence à travers les yeux pour croire ou ne pas croire quelque chose, analysez d’abord les possibilités. Mais, rassurez-vous je ne l’ai pas volé, je l’ai vu tomber, en m’étant rapproché de la voiture, j’avais crié mais, vous ne m’aviez pas entendu, je l’ai gardé avec moi par ce que, je n’avais pas d’argent pour payer le transport et j’ai attendu aujourd’hui pour le faire. - Et pourquoi tu n’avais rien dit à ma fille? Tout ceci ne serait pas arrivé, tu ne serais pas traité comme un voleur. - Vous connaissez votre fille, elle ne m’aurait pas cru. Pourquoi je l’aurais apporté si je l’avais volé ? J’aurais préféré la garder, non ? Et jusqu’à ce que votre fille en parle, j’ignorais ce que contenait l’enveloppe. Je suis peut-être pauvre mais, ce que je rêve, ce n’est pas de l’argent, c’est bien plus que ça… - Elle contient aussi un bijou familial, de très grande valeur. Je suis vraiment désolée pour ce mal entendu et merci de nous l’avoir rapporté, viens avec moi… - Monsieur le policier ! J’ai vraiment apprécié ce moment, qui a été très enrichissant. Vous n’êtes pas qu’un bon père mais, aussi un bon policier. - Merci petit battant ! J’espère seulement ne pas te revoir. - Oh que si, j’aurai peut-être un jour besoin de vous. - En fait, mon nom c’est John ! - Et moi, Nick. Avec elle, Marianne prit Nick, l’emmena chez elle, le baigna et lui donna à manger, elle voulait le traiter comme un membre de la famille en s’assurant que cette honte ait passé… - Pourquoi me traitez-vous avec autant d’attention et d’amabilité ? Demanda Nick curieusement. - Parce que tu ne mérites que d’être traité en tant que voleur ? - Ce n’est pas ce que je dis. - Oui, je sais bien ce que tu as dit. - Vous essayez de vous racheter, sachez que je n’en veux pas à votre fille. - Ma fille est une gamine. Et ce qui s’est passé, n’aurait pas dû arriver, je tiens à m’excuser pour ce mal entendu, j’espère que tu sauras mettre de côté cette histoire. - Mettre de côté cette histoire ? Mais, pourquoi faire ? - J’aimerais t’inviter à venir manger avec nous. chaque jour après l’école, tu viendras manger ici. - Merci, ça me touche mais, ça fait deux mois que je n’y ai pas mis les pieds. - Comment ça ? Où sont tes parents ? - Ils sont morts madame. Je dois rentrer. - Mon Dieu ! J’en suis vraiment désolée. Mais… t’as un endroit où passer tes nuits ? - Bonne soirée Madame et merci infiniment pour tout ! Nick n’a pas voulu de sa pitié, il s’est empressé de quitter la maison et il avait l’impression que d’un instant, toute sa peine resurgissait, fuir les questions de Marianne était un moyen de continuer ses quotidiens, aussi lourd qu’était ce passé, il se devait le surpasser. Marianne, de son côté, s’intéressa un peu plus à Nick, elle s’en préoccupait. À son mari, elle essaya d’en parler, lui faisait comprendre à quel point ce garçon était génial et spécial, lui demandant de le laisser vivre à la maison… - Comment ça chérie ? Tu voudrais qu’un étranger vienne vivre ici, avec nous ? Partager notre maison, notre histoire ? Dit Bermann le mari de Marianne d’un air surprit. - Oui, mon amour mais, ne le vois pas comme ça. C’est un enfant qui a besoin de soutien, ses parents sont morts. - Parce qu’il a rapporté l’enveloppe, tu crois que ça fait de lui quelqu’un de spécial ? - Je lui ai longtemps parlé. - Mon amour, ce n’est pas que je refuse d’aider un enfant mais, je refuse de laisser un étranger entrer dans notre famille. - Je comprends mais, ce n’est qu’un enfant. - Ce titre d’enfant ne fait pas de lui un étranger peut-être ? J’ai l’impression que tu essaies de combler le vide que t’as laissé notre Arthur . - Je veux simplement aider ce petit. Si tu veux, tu le rencontres et tu me dis ce que tu en penses. - Tu le désires autant que ça ? - Oui, mon amour. - C’est d’accord, tu peux le faire venir vivre avec nous, puisque c’est ce que tu veux, je te l’accorde et je fais entièrement confiance à ton intuition et ton jugement. - Merci mon chéri ! Leïssa, qui avait entendu les conversations de ses parents, s'était mise en colère en criant qu’elle ne voulait pas qu’on remplace son petit frère mais, quoi qu’entende Marianne, elle voulait à tout prix aider Nick. Le lendemain, dans la journée, attendant l’arrivée de Nick, Marianne était impatiente de lui dire qu’elle comptait le prendre avec elle mais, elle avait quand même un petit peu peur de comment il pouvait réagir. Il faisait déjà nuit, et Nick ne s’était pas pointé. Elle s’est sentie méprisée, évita d’aborder le sujet à son mari ; le jour suivant, il envoya des gardes le chercher. Entrain de jouer, ils les avaient trouvés. - Pour un simple dîner, j’ai eu des gardes à mes trousses. Dit Nick en secouant la tête. En arrivant, dans ses bras, Marianne a voulu le prendre... - Je me suis inquiétée ! Dit-elle en soupirant. - Mais, pourquoi donc ? La rue est ma maison . - Tu t’es adapté, parce que tu ne ressembles pas à un enfant de rue. - Mais, un enfant de nulle part, si. Intervenait Leïssa d’un air furieux et jaloux. Soudain, elle regarda sa fille et la gronda... - Respectes-toi Leïssa ! - Je t’ai attendu hier et tu n’étais pas venu. Reprit Marianne. - Excusez-moi mais, avais-je mentionné que j’allais venir ? - Non, bien qu’à un moment, j’ai cru que tu avais accepté de venir manger ici comme je te l’avais proposé mais bon, tu es là et je voudrais te faire une proposition. - Une proposition ? Madame, ne vous méprenez pas, c’est vrai que j’ai été accusé innocemment mais rassurez-vous, cela n’a en rien affecté mon égo, je comprends que les gens peuvent réagir impulsivement. - Tu as quel âge ? - 14 ans. - Tu es trop mature pour ton âge, tes parents t’ont bien éduqué et je confirme que la rue n’a pas toujours été ta maison. Mais, sache que ce n'est en rien la raison pour laquelle je voudrais te faire une proposition. - Et quelle en est la raison, alors ? - Ne veux-tu pas écouter d’abord la proposition ? - Si vous voulez bien ! - Je voudrais que tu viennes habiter avec nous. - Vous voudriez en d’autre terme qu’un enfant qui sort de nulle part, partage votre maison, votre famille ? N’est ce pas une décision un peu naïve ? Vous ne me connaissez même pas, vous ne savez pas d’où je viens et quelle genre de personne étaient mes parents et vous m’ouvrez comme ça la porte de votre maison ? Marianne n’a répondu à aucune des questions, recula d’un pas et dans un silence , elle s’était assombrie - Pardonnez-moi Madame, si dans mes propos je vous ai causé du tort. Reprit Nick en joignant ses deux mains et la tête baissée. Malgré l’excuse de Nick, Marianne n’a pas voulu réagir. Nick, se rendit jusqu’à la porte en s'apprêtant à retourner d’où il venait… - Peut-être que c’est une mauvaise idée de rester. Dit-il. - Non, ne pars pas ! Sur ses pas, Nick retourna et s’asseya pour continuer la conversation… - Cette famille telle que tu la vois était heureuse et comblée, pas à cause de la richesse qu’elle a mais, de l’amour qui y régnait, de l’union et d’une complétude. Marianne se leva d’un bond malgré sa tristesse, alla chercher un enregistrement qu’avait laissé son fils avant de mourir… - Je voudrais que tu écoutes ça ! Reprit-elle. « Ma naissance dans cette famille n’a pas été que du hasard, j’en ai vécu comme un prince, j’ai toujours eu ce que je voulais, je n’avais pas à me plaindre, même votre amour n’a pas été une demande, je crois même, qu’à un moment, j’en ai eu marre d’être aimé autant, vous êtes ce que j’ai eu de meilleur. J’ai appris une chose pendant ces derniers jours : que l’amour d’une famille est un calmant contre la douleur et la tristesse, mais, l’amertume d’une famille aimée est malheureusement une douleur. Votre amour a su surpasser ma douleur pendant quelques instants mais, à chaque fois, votre amertume l’a augmenté. Je vous demande pardon si je n’ai pas pu me battre pour rester en vie, bien que, j’ai préféré la mort, mais à aucun moment je ne l’ai choisi, j’ai juste essayé de l’accepter car, je ne pouvais rien contre. Je vous demande une faveur : de continuer à m’aimer pour que cet amour puisse me parvenir là où je suis, je refuse d’être un fils perdu encore moins oublié, je veux rester ce fils tant aimé. Involontairement, je suis venu dans ce monde et involontairement je vais repartir ! Merci pour votre amour, je vous ai moi aussi aimé, même au-delà de cette souffrance et je continuerai à vous aimer. Leïssa, ma grande sœur, tu n’as jamais été qu’une sœur, tu as surpassé mes attentes, n’oublie jamais la promesse que tu m’as faite. Je ne vous dis pas adieu car, tant que votre amour pour moi subsiste, je subsisterai. Au revoir mes amours ! » - Vous avez perdu un fils ? Il avait quel âge ? Demanda Nick - Il avait 5 ans, il était atteint d’un cancer au poumon, il suivait ses traitements mais, ça n’avait pas fonctionné. Mon mari a voulu consulter un autre spécialiste, le petit ne voulait pas, il nous avait demandé qu’on lui laisse passer ce peu de temps qui lui restait à vivre, à la maison, il savait qu’il allait mourir, peu importe notre optimisme, lui, il en était persuadé, il souffrait tellement. À un moment, j’ai voulu prendre sa place, chaque soir il pleurait, se disait tout le temps être incapable de supporter cette douleur. « Je n’essaie pas de vous faire souffrir mais, plutôt de vous convaincre que votre optimisme n’y pourra rien, de vous faire comprendre qu’il ne me reste pas beaucoup de temps avec vous, la souffrance que cela m’afflige, je doute fort être capable de me battre juste pour vous alors, pardonnez-moi si je sollicite la mort, elle me sera un gain. » disait-il. La seule façon qu’il pouvait rester calme et ne plus ressentir de douleur, c’était lorsqu’il dormait. Le jour où je m’étais effondrée, c’est le jour où il a dit à son père : « Que tu refuses ou pas je mourrai, que tu l’acceptes ou pas je mourrai, que tu le supportes ou pas je mourrai, la seule chose que tu peux faire, c’est d’accepter que tu n’y peux rien, je sens que mon corps n’en peut plus alors, vaut mieux pour toi de t’y mettre, je ne veux pas que ma mort te surprenne. » Nous somnolions, moi et mon mari quand Leïssa nous avait secoué pour nous dire qu’Arthur nous avait quitté. On l’a perdu et on n’avait rien pu faire pour lui. - Je suis sincèrement désolé Madame pour la perte de votre fils. Répondit Nick d’un air lugubre. Certainement, vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour le sauver, les parents se sacrifient toujours pour leurs enfants. - Je ne cherche guère à remplacer mon fils comme l’a insinué mon mari, quand je t’ai vu, j’ai senti que tu n’es pas n’importe quel enfant, ce nulle part dont tu viens n’est pas n’importe quel endroit, cette famille dont tu faisais partie quoique méconnue, était spéciale, tu as en toi ces qualités qui ne peuvent pas passer inaperçues, je ne suis pas entrain de te flatter mais, je suis une mère et je sais reconnaitre un bon fils. Laisse-moi t’aider ! - On va faire une chose, si vous me permettez ? Je viens passer une semaine avec vous et si ça me plaît de rester, j’accepterai mais, à une condition. - Laquelle ? - Si je décide de partir en vous disant que ça ne m’a pas plu, vous n’allez pas essayer de m’en dissuader, vous devez respecter ma décision. En d’autre terme, ce sera mon seul choix de rester ou de partir. - C’est comme tu veux ! Nick était allé chercher ses affaires et un des gardes de Madame Marianne l’avait accompagné, pour lui, cela ne changeait pratiquement rien, que quelqu’un ait voulu l’aider, l’important ce n’est pas qu’on prenne soin de lui, plutôt qu’il parvienne à prendre soin de lui-même, il ne voulait pas soigner son image ou sa situation sociale, plutôt son mental, à l’intérieur, il avait mal, qu’il arrivait à manger ou à se rendre a l’école était son dernier souci ; il ne voulait que surpasser cet effroyable souvenir. En s’y accentuant, il ignorait que la chance qu’il était sur le point d’avoir lui était nécessaire. A son retour, Leïssa, avec ses regards, l’intimida, se tenait en face de lui, comme une enfant gâtée. - Même si pour ma mère, t’es un enfant spécial, pour moi tu restes et tu resteras un voleur. Lança-t’elle. - Merci pour cette attention toute particulière, je comprends que c’est ta façon à toi de me souhaiter la bienvenue. Dit Nick d’un ton ironique. De sa chambre, Nick était rentré et ne voulut plus en sortir.
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