CHAPITRE 1: L'évidence

2660 Words
CHAPITRE 1 : L’évidence D’habitude il est proféré que la vie d'un homme peut basculer d'un seul clin d'œil, et que ce changement soit qualifié de « divin » ainsi ils y croyaient fermement. Ils croyaient au destin, une explication la plus possible pour répondre aux multitudes angoisses. Contrairement à moi qui ne me pouvait le permettre, cette confiance aveugle à un être supérieur, maître du mécanisme. Si j'y crois alors j'accepte ma prétendue destinée, celle qui prédit que je ne suis qu’un bon en rien, un looser, un inutile. Dès l'enfance je me suis senti dans un vide interminable, médiocre à l’école, j’ai passé mon brevet trois fois de suite et n'en parlons même pas de mon bac puisque j’ai fini par démissionner mais malgré ces échecs arrondis je m'imaginais toujours un futur plus utile, mais dans quel sens ? je l'ignorais jusqu’au jour je monterai dans ce mini bus. Tout ce que je viens d'introduire, ne justifie en aucun cas ou moins encore n'est la cause directe de l’histoire qui vous sera narrée. Mais faudrait que vous l'entendiez. Faudrait que je raconte l'horreur vécue et faite au fin fond de cette forêt. Je vous préviens, il va vous falloir assez d'amuse gueule et de vin pour entendre et cautionner les prochaines paragraphes. Je m'appelle Koffi-Codja. J’aurai bientôt 26 ans, et jusqu’à cet âge je n'ai jamais gagné plus cinq francs de mes propres mains. Après avoir tenté mon baccalauréat quelques fois sans succès j’ai lâché prise, pour chercher un job partiel afin de subvenir à mes besoins et seconder ma pauvre mère. Ce qui est magique avec les mamans est que qu'en soit votre nature déplorable elles seront toujours à vos côtés. C’est le seul amour inconditionnel que je puisse me permettre de dire réel. À part l’école j’ai passé ma vie à me bagarrer, je me faisais souvent amis avec les plus faibles pour pouvoir bénéficier de leur gratitude et ainsi ils bénéficiaient de ma protection dans la rue. J’étais un mauvais bagarreur, parlant de mauvais je veux dire assez mauvais, cruel, je ne me battais jamais à la loyale. C’était mon point d’agile, j'ai eu à passer des séjours continuels dans la brigade du compté. Elle venait toujours me récupérer. Tellement j’ai été tabassé, fessé, ligoté, par les forces de l’ordre qu'ils s'en épuisaient. Chacun faisait son tour. Je leur étais habitué que parfois ils soupçonnaient ma disparition si je ne fais pas plaisir de ma présence hebdomadaire dans le commissariat. Avec eux j'ai acquis la faculté d’analgésie. Pour tout médecin c'est une maladie, mais pour moi c’est une faculté, par contre je simulais mes cris de douleur face à leurs coups. Fatiguée de ma situation, désespérée, elle économisait pour que je puisse m'en aller loin, peut être dans une autre ville ainsi démarrer une nouvelle vie sans blessure ni cote cassée, elle avait honte de moi. Cette nouvelle chance de commencer une vie ailleurs ; elle ne le faisait pas pour moi, mais pour elle-même. Elle avait envie de respirer une fois dans sa vie sans pour autant penser à moi dans un mare de sang ou brûlé vif par la population. -Koffi il faut que tu quittes la ville, va vers le nord, n’importe où. Voilà 200 milles francs qui constituent mes économies. S'il te plait prend les et aventure toi. Trouve ta vraie vocation. C’était ces derniers mots avant de me serrer fort dans ses bras, toute en pleure. C’est là je me suis rendu compte que je n’avais plus de cœur. Je ne ressentais, ni de la triste, ni du remords, ni de la culpabilité. J’étais neutre dans mes sentiments, j’étais invalide et sombre à l’intérieur. Ce soir là, je suis parti, mais je lui fis un bisou sur le front avant, lorsqu’elle était endormie après avoir pleuré à chaude larme, je l’embrassais sur le front parce que je me suis dis c’est ce qu’il fallait faire. En tout cas, c’est ce que je voyais dans les films. J’ai pris un taxi pour la gare. Il était déjà 23 heures, apparemment c’était le seul bus qui était disponible dans les alentours de la gare. C’était moins chers et c’était l’idéal. Devant le bus, il y avait le chauffeur, l'apprenti chauffeur et deux passagers. Ils installaient mes bagages, quelques minutes d’après deux autres passagers se sont ajoutés à moi, dont nous étions cinq passagers. C'est ce que j’avais cru, mais la vérité est toute autre. Trois passagers qui venait d’être kidnapper par quatre agresseurs. Personnes parmi nous ne s’étaient douté du piège. Nous allions tous dans la même direction. Nous étions déjà foutus lorsque nous avions mis nos pieds dans le bus. Je n’avais aucun soupçons et les deux autres non plus. Une belle jeune femme et son mari. Mais on était tellement absorbé par notre assurance qu'on avait pas compris que seulement 5 passagers dans un minibus étaient insuffisants pour un chauffeur habituel à prendre départ. Mais aussitôt qu'ils nous avaient rejoins les deux tourtereaux , aussitôt on prenait départ. Je me penchais sur ma siège, profitant du trajet pour dormir. Je me suis réveillé lorsque le marié commençait à poser avec persistance des questions au chauffeur sur la déviation empruntée. - Mais chauffeur ! c'est quoi ce trajet ? J’ai souvent voyagé vers le nord et cette voie sableuse m'est inconnue - Ah ! ne vous inquiétez pas, C'est un raccourcir assez propice qu'on emprunte souvent à cause des policiers postés au pont péage. - Comment ça ? Il suffit juste de payer le taxe et passer non ? Exhortait l’homme. - Je n'ai pas assez de passagers pour me permettre de tout donner à chaque péage. Donc on prend ce raccourci. Mais l’homme n’était toujours pas convaincu, c’est le genre à creuser profond pour comprendre un problème. Je trouvais exagérée son inquiétude donc je me suis mis à dormir à nouveau. Une heure plus tard l’homme s’inquiétait de nouveau, puisqu’on devrait déjà continuer sur la voie bitumée. Là j'ai pris le temps de regarder les deux passagers derrière qui n’affirmaient aucune inquiétude et lançaient un regard noir vers l’homme qui ne cessait de se plaindre. Là, assez d’entendre ces âneries, le conducteur fit signe de la main à l'apprenti chauffeur qui fait sortir une arme qu'il pointait sur l’homme. C’est à cet instant que je me suis rendu à l’évidence. À peine je tournais la tête pour voir la réaction des deux autres passagers que je me retrouve nez à nez à une arme pointée sur moi. Je n’avais jamais vu d’armes avant cette nuit, j’étais donc plus concentré à regarder et à examiner de prêt le pistolet qu’avoir peur. L’homme en question, du type trop fier, trop stupide devant l’évidence, voulut faire sa grande gueule, défendre, sa personne ou celle de sa femme malheureusement il prit un coup très fort sur la tête au point de s’évanouir. Je me retournais donc alors doucement et repris ma position d’avant comme si de rien n’était. L'épouse de l’homme en question prit peur que jamais, commençait à pleurer son mari assommé, toute tremblante, elle me regardait comme pour demander mon aide, mais j'y fais fi et fermais mes yeux à nouveau. C’est sordide que quelqu'un dorme en une telle situation si précaire. Mais j’avais vraiment sommeil. J'ai oublié de vous préciser qu’après la bagarre, ma deuxième activité quotidienne c’est dormir. Ma sérénité face à la situation, qui aurait bien sûr mit tout être humain dans un étant alarmant, étonnait nos ravisseurs, j’étais vraiment indifférent à tout ça. Je pourrai jusqu’à dire que c'était ennuyant. Dans un lieu inconnu, dans une nuit noire, dans une forêt silencieuse s’arrêtaient-ils. Avant la destination je m’étais déjà réveillé. Ils nous firent descendre, les armes pointées sur nous, en nous donnant des flacons d'un liquide noir qu'on était forcé de boire si non, ils nous mettraient une balle en pleine tête. Je n’hésitais pas à tout avaler d'une gorgée. Je me doutais bien que ce serait un calmant puisque pour nous tuer, ils avaient l’instrument adéquat à la main. Ils devraient sûrement nous amener quelques part, sur ce, on devrait rester les yeux fermer jusqu’à l'endroit. C’était la meilleure façon de nous mettre les bâtons dans les roues en cas d'évasion Je ne pourrais dire exactement le temps passé endormis, pendant qu'ils nous déplaçaient, mais ce dont je peux vous jurer c’est que le réveil était brutal, avec de l'eau froide et des coups de battes roués à mon épaule. Lorsque j'ouvris les yeux, la première chose que je vis était l’état infâme du plafond qui me fout la frousse. Les toiles d’araignées et araignées, des geckos à la peaux de serpent, ainsi que les Blattes, l’espèce d’insectes que je déteste le plus, les cafards. À cet instant, je croyais avoir eu ma dose maximale d’horreur, bien avant de jeter un regard devant, et ce que j'aperçu était vraiment plus abjects. Les entrailles à découvert d'une femme qui venait d’accoucher, tellement l’entrejambe est endommagé par la sortie du ou des bébés que je pouvais voir à travers, jusqu’à son foie. Pleine de sang, évanouie, elle venait d’être déposée. N’importe quel être humain aurait bien sûr vomi, ce fut d’ailleurs le cas des autres. Et maintenant à part le sang, on devrait s'assoir dans du vomi. L’endroit puait le t*********l du diable. C’était l’enfer sur terre. En fait c’est ce que je me suis pressé de croire sans imaginer la suite de notre séjour ici. À part la femme déglinguée à bien examiner de plusieurs accouchements ; il y avait d’autres kidnappés qui étaient bien sûr innocents de la situation, perdus, noyés dans une terreur effroyable. Il ne fallait pas être devin pour comprendre ce qui nous attendait. Oh que oui ! On va tous crever de la façon la plus ignoble qu'il soit. Ce p****n de destin a voulu toujours me b****r, mais là j'ai la certitude qui me l'a mis très profond. J’étais entrain d'insulter, ce cruel de destins lorsque deux hommes sont rentrés dans l'entre du diable. Ils étaient masqués, des armes Ak47, chacun à la main et pleins d'armes blanches autours de la hanche. Ils étaient géants, bien robustes, assez costauds pour effrayer juste de leur corpulence. Passant au-delà, la femme à moitié morte tendue par terre pleine de globules rouges, ils s’aventuraient vers lui, qui tenant la main de sa moitié effrayé plus que jamais, empilant sa langue dans sa grande gueule pour ne pas se faire remarquer. Mais trop tard, les deux géants s'arrêtaient exceptionnellement devant lui. Ils le prirent par la main en l'arrachant de la belle femme qui hurlait de pitié. En vue de ne plus se prendre un coup douloureux sur le crâne il décidait de les suivre sans broncher. Mouillé dans son pantalon, il était très pris de peur pour penser a dissimuler. Ils le firent sortir sans le bousculer puisqu’il s’est vite obtempéré. Son épouse n’arrêtait pas de chialer, ses pleurnichements me cassaient les tympans, au point où j’hurlais - Vous allez la fermer oui ? Bouclez la, p****n !! Tous jetaient un regard inquiétant à mon égard, ils s'étonnaient de mon attitude envers cette bonne femme. On était tous dans la même galère, alors ses lamentations n'y changeront rien. Elle s’était tue après ma remarque, et je ressentis de la pitié pour elle. On venait de prendre son mari pour probablement l’égorger vif et moi je n’avais aucune tristesse pour elle. C’est là que j'ai compris que les regards des autres exprimaient du doutes, des soupçons. Et je détestais qu'on doute de moi. Alors pour me faire bien voir j’essayais de me déplacer pour m'approcher d'elle. Je m'assois à ses côtés, elle toute tremblante. Elle n’essayait même pas de croiser mon regards. J’attendais quelques secondes comme par sacrifice et je dis - Je suis désolé. Jusqu’à là, elle ne me lançait aucun regard, comme si je n’étais pas présent. Mais je continuais toujours -Mon attitude n’est pas appropriée, je suis vraiment désolé et pour votre mari aussi. Elle me regardait enfin, moi qui croyait avait réussi à calmer les Choses et la sourit bêtement, alors que je viens au contraire de tout affoler. Elle me hurla dessus comme si tout était de ma faute. - Vous êtes désolé pour mon mari ? Donc vous pensez qu'ils lui ont fait quelques choses ? Tous me fixaient à nouveau. Pour défendre ma personne je n’eu que ça à dire. - Vous savez ? Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Mais ne nous voilons pas la face. La probabilité qu'on crève tous ici est très forte. - Allez-vous faire foutre, et d’ailleurs éloignez vous de moi. - OK je suis encore une fois mal parti. Je suis juste là pour m'excuser de vous avoir hurler dessus. - Je n'en veux pas de vos excuses je veux juste qu'on me ramène Daniel. - J’espère aussi madame. Au moins ça s’est fait. Depuis ma naissance pour une fois je m'excuse pour une erreur que j’ai faite. À peine j'eu le temps d'aller rejoindre ma place que la porte s'ouvrit. Daniel entrait bien sûr accompagné des deux hommes. Il courait dans les bras de sa femme, elle s'en pressait de se rassurer - Ils t’ont blessé ? Ils t’ont fait quelques choses ? Tu n'as rien ? - Non chérie ne t’inquiète pas, ils ont juste prélevé mon sang. - Quoi ? Mais quel est l’intérêt ? - Je n’en sais rien mon cœur. Mais il y avait un médecin, il m'ont bandé les yeux mais je reconnais toujours l'odeur de l’hôpital. - Oui tu détestes l'odeur de l’hôpital malgré le fait que tu sois avec une infirmière. Ils sont sérieux là ? On parle de mort et ces deux morpions se remémorent la façon dont ils se sont rencontrés ? Pour aboutir aux informations importantes je m'incrustais dans leur discussion. - Excusez moi mais il faut que je sache une chose. - Quoi ? - Vous venez de dire que le lieu où on vous a amené les yeux bandés puait l’hôpital. - Oui c'est le cas. - Donc celui qui vous prélevait du sang était sûrement un médecin. - Je crois que oui. - Donc à part une prison, contenant des êtres humains, une femme qui à moitié morte venant d'accoucher je ne sais combien de bébés déjà ? Il y a une p****n de clinique dans cet endroit. - Oui mais vous voulez en venir où toi ? - Dîtes moi d’abord vous faîtes quoi dans la vie ? - Je suis comptable, pourquoi cette question ? - Donc jusqu’à là ça ne vous dit rien ? Je me suis toujours senti bête mais je viens de découvrir qu'il y a plus bête que moi ! Un comptable et un médecin. - Vous racontez quoi au juste ? - Euuuuh je raconte qu'en tenant compte des faits que vous venez d’énoncer, c’est que nous sommes tous entièrement foutus Prise de peur plus qu'avant la femme prit la main de son mari - Daniel de quoi il parle ? Je veux rentrer chez moi !il faut qu'on parte d'ici. Trouvons un moyen. Mais le regard de Daniel était pensif, je crois qu'il vient de comprendre la même chose que moi. Fallait pas être un génie pour deviner ça. - Madame vous allez sûrement rentrer chez vous oui, mais sans vos organes vitaux, ou encore vos membres corporelles Lui Dis-je. - Fermez-la ! Me criait son époux. -Daniel c'est vrai ce qu'il dit ? C’est ce qui va nous arriver ? Il vont nous découper ? Il ne pouvait répondre, j’ai ainsi lu dans ses yeux pleins de larmes une peur effroyable, qui l’anéantit psychologiquement. Elle commençait à le bousculer de lui répondre. Tous les autres voulaient entendre l’ignoble vérité. -J'ai peur que ce soit le cas. On va tous mourir. - Ben voilà ! Merci de comprendre. Alors dîtes moi comment on sort d'ici ? Criais-je.
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